Lacan souligne l’extrême réserve de Freud par rapport au champ de l’esthétique. En effet, pour Freud, la beauté est peu utile, elle « offre peu de protection contre les menaces de souffrance ». Pourtant, son assertion « la psychanalyse […] n’a rien à dire de la beauté » est suivie de l’indication suivante : « la “beauté” et le “charme” sont à l’origine des qualités de l’objet sexuel », mais représentent un détournement de la chose même. Les organes génitaux qui provoquent l’excitation sexuelle sont « presque jamais jugés beaux ». L’attraction sexuelle est donc détournée de ces organes vers des caractères sexuels secondaires. Ainsi, la beauté n’est, selon Freud, que l’enveloppe de l’objet réel de la pulsion.
La formule lacanienne connue de ses lecteurs – la fonction du beau comme barrière ultime avant l’horreur – n’est pas très éloignée de celle de Freud. Cependant, elle se lit différemment selon les différentes élaborations de son enseignement...
Pour s’inscrire au colloque Uforca
« Problèmes de la beauté »
du 21 juin 2025 à la Maison de la Mutualité à Paris,
|