|
Figures du traumatisme
Didier Cremniter
La CUMP, rattachée au SAMU, est un dispositif de traitement du trauma de la catastrophe. Les patients y arrivent sans toujours exprimer de demande, certains en état de sidération, parfois dans un état évoquant une psychose transitoire, coupés de leurs liens sociaux. L’évolution thérapeutique rapide de cette clinique justifie une réponse à l’urgence assurant une présence dès que la souffrance psychique est manifeste, afin d’instaurer ce qui va devenir le soin. Dans ce cadre, avec l’établissement du transfert se met en place la fonction d’écoute et de reconnaissance de ce qui a fait trauma pour le sujet. L’effet thérapeutique se développe à mesure que le langage vient mordre sur la dimension réelle du traumatisme. D’autre part, les dimensions spatiale et temporelle sont importantes : la proximité du lieu où se déroule la rencontre suivie du soin d’avec celui où a eu lieu la catastrophe permet au patient d’atténuer puis de désinvestir ce lien au lieu d’où le trauma s’origine. Le temps prend d’emblée une dimension subjective, et à partir des signifiants du sujet, la mise en perspective d’évènements antérieurs ou la construction de repères est possible. L’inconscient, avec ses dimensions d’ouverture et de fermeture, conditionne les modalités de travail de la CUMP, en tenant compte au cas par cas de ce rapport de l’inconscient au temps. Il s’agit d’accueillir au moment adéquat les moments d’ouverture où la parole est possible pour les patients.
Lire la suite ...
|